« Ce que l’on cache dans l’ombre finit toujours par vouloir la lumière. »

Christian Bobin

Il y a des vérités qu’on ne veut pas voir. Des émotions que l’on repousse du revers de la main, comme si leur présence était une menace. Alors, on les enfouit dans un coin de notre esprit, là où l’on range tout ce qui dérange : la colère qu’on n’a pas exprimée, la douleur qu’on n’a pas pleurée, la peur qu’on n’a pas osé nommer, l’amour qu’on n’a pas dévoilé. On les laisse dans l’ombre, pensant qu’elles y resteront bien tranquilles. Mais la vie a cette étrange sagesse qui fait remonter à la surface nos secrets les plus profonds, même ceux qu’on croyait à jamais verrouillés dans notre inconscient. Ces parts de nous continuent de vivre, même sous la poussière. Elles respirent, elles murmurent, puis frappent plus fort quand on refuse de les entendre. Elles reviennent dans nos cauchemars, dans ces larmes qui montent sans raison apparente, dans ces réactions trop fortes face à des détails qui n’en valent pas la peine. Elles trouvent toujours un chemin, même minuscule, pour se frayer un passage, parce que leur but n’est pas de nous tourmenter, mais de nous libérer. Au fond, ce que l’on cache finit toujours par réclamer d’exister.

On croit que si l’on cache ce qui fait mal, ça finira par disparaître, et que si l’on détourne le regard, ça s’éteindra. Mais on oublie que tout ce qu’on nie prend racine en nous : dans notre corps, dans notre inconscient, dans notre façon d’aimer, d’agir et de réagir. Ces parts de nous ne restent jamais cachées sous un tapis poussiéreux ; tôt ou tard, elles finissent toujours par être révélées à la lumière. Elles attendent simplement qu’on ose allumer cette lumière pour dévoiler ce qu’elles portent. Parce qu’en réalité, elles n’ont pas besoin d’être jugées. Elles ont besoin d’être vues.

Regarder ces zones sombres en face, ce n’est pas s’y enfermer. C’est les éclairer pour qu’elles cessent de gouverner nos peurs. C’est leur dire : « Je te vois. » Et parfois, ce simple regard suffit à transformer un poids en force, une honte en compréhension, une blessure en tendresse pour soi. C’est comme ça qu’on reprend possession de son histoire. Non pas en l’effaçant, mais en la traversant.

Tu vois, la résilience, ce n’est pas juste recouvrir ce qui est sombre de jolies couleurs. C’est oser allumer la lumière, même si ça éblouit au début. C’est accepter que ce qu’on garde caché depuis si longtemps refasse surface, parce qu’en le laissant apparaître, on lui permet enfin de partir ou de se transformer. La résilience, c’est cet art d’accueillir la lumière, même sur ce qui nous faisait honte, parce qu’au fond, ce n’est pas la lumière qui nous fait peur, mais ce qu’on croit qu’elle va révéler. Et bien souvent, elle nous montre surtout qu’on a toujours eu en nous la force d’avancer.

Une citation pour réfléchir

« On ne guérit pas de ce que l’on refuse d’affronter. »

 Yasmina Khadra

Et si aujourd’hui, tu laissais un rayon de toi éclairer ce que tu fuis depuis trop longtemps ?

 

06/07/2025

Des Mots et de Réflexions

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